
Depuis le début de l’année 2025, les cotisations des complémentaires santé ont augmenté en moyenne de 2 %, selon une étude menée par le comparateur LeLynx.fr.
Une hausse modérée en apparence, mais qui cache de fortes disparités, notamment au détriment des personnes âgées.
Une hausse des tarifs qui s’ajoute à un contexte déjà tendu
Dévoilée en exclusivité par TF1.fr mercredi, cette étude du comparateur LeLynx.fr se penche sur l’évolution des primes de complémentaires santé depuis janvier. Après une hausse généralisée de 6 % en 2024 par rapport à l’année précédente, la tendance haussière se poursuit avec une nouvelle progression de 2 % sur les premiers mois de 2025.
Selon l’étude, cette revalorisation moyenne s’expliquerait en partie par le relèvement du tarif des consultations chez le médecin, désormais fixé à 30 euros, mais aussi par la mise en place d’une « consultation longue » à 60 euros, dédiée aux patients âgés.
Mais c’est en examinant plus précisément les profils concernés que les écarts deviennent préoccupants.
Seniors : la double peine ?
Avec l’âge, les besoins médicaux augmentent mécaniquement. Or à garanties équivalentes, ils paient systématiquement plus que les actifs. LeLynx.fr révèle qu’un senior de plus de 65 ans verse en moyenne 1 179 euros par an à sa mutuelle, tandis qu’un jeune adulte de 18 à 25 ans ne débourse que 413 euros. Un rapport de près de trois pour un.
Ce déséquilibre soulève de nombreuses interrogations. Déjà fragilisés financièrement, nombre de retraités doivent composer avec des pensions modestes, tout en absorbant des hausses de cotisations pouvant atteindre plusieurs dizaines d’euros par an.
Dès 2024, 60 Millions de consommateurs alertait sur cette tendance persistante : les complémentaires appliquent chaque année des majorations de tarifs aux assurés les plus âgés, souvent supérieures à l’inflation. « Le système est biaisé avec d’un côté des actifs surprotégés jouissant de garanties haut de gamme, dont ils n’ont pas besoin car ils sont en bonne santé et, de l’autre, des retraités qui payent seuls 100 % de leurs cotisations pour des contrats de couvrant mal » pointait notamment l’étude.
Des écarts marqués selon les régions
Le prix d’une mutuelle varie aussi selon le lieu de résidence. Ainsi, les cotisations ne sont pas les mêmes en Bretagne qu’en Île-de-France ou en région PACA. D’après les données analysées, un assuré francilien débourse en moyenne 683 euros par an, contre 699 euros pour un patient situé en Provence-Alpes-Côte d’Azur. En Bretagne, en revanche, le montant moyen tombe à 552 euros.
Cette différence s’expliquerait par des réalités médicales locales : en Île-de-France par exemple, la densité plus importante de spécialistes entraîne plus souvent des dépassements d’honoraires, ce qui renchérit les remboursements. En Bretagne, où l’accès aux soins est plus limité, et les gens se soignent moins, les dépenses globales sont mécaniquement moindres.
Changer de mutuelle : une nécessité pour beaucoup
Face à ces hausses répétées, de nombreux assurés cherchent à optimiser leur couverture. Il est aujourd’hui possible de changer de complémentaire santé à tout moment après un an de contrat, grâce à la résiliation infra-annuelle.
Comparer les garanties et les tarifs devient alors indispensable. Cela implique d’examiner en détail les niveaux de remboursement, les exclusions, les plafonds, les délais de carence… afin de s’assurer que le contrat souscrit correspond réellement à ses besoins.
Selon un sondage Ifop, 96 % des seniors disposent aujourd’hui d’une complémentaire santé, mais plus de 30 % d’entre eux envisageraient d’en changer, car ils jugent les tarifs trop élevés. Et pour cause : en moyenne, le coût annuel d’une mutuelle représente l’équivalent d’un mois complet de retraite.