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Les deux organismes de retraite, la Cnav et la Carsat, ont désormais accès au Ficoba, le fichier national des comptes bancaires. L’objectif ? Mieux contrôler la distribution des pensions et renforcer la lutte contre la fraude.

Un accès généralisé au Ficoba

Le Ficoba (Fichier des Comptes Bancaires) est un outil géré par la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Il recense les comptes bancaires ouverts en France, qu’ils soient courants, d’épargne ou autres, ainsi que les établissements dans lesquels ils sont détenus. Jusqu’ici réservé à certaines administrations, son accès a été étendu en 2024 aux caisses de retraite, notamment la Cnav et la Carsat.

Dans les mois à venir, des « évolutions techniques de la base Ficoba » permettront une mise à jour plus fréquente des données (hebdomadaire plutôt que mensuelle) et un accès plus rapide aux informations des assurés, selon un communiqué de l’Assurance retraite.

Objectifs : améliorer le versement des pensions et lutter contre la fraude

Selon les études de l’Assurance retraite portant sur l’année 2022, la fraude reste marginale, représentant 0,12 % des versements, soit 42 millions d’euros. Cependant, en 2024, l’organisme a comptabilisé 160 millions d’euros de « préjudices frauduleux et/ou fautifs évités ou subis ».

Les objectifs de lutte contre la fraude pour les années à venir ont déjà été calés et sont ambitieux : 170 millions d’euros en 2025, 180 millions en 2026 et 200 millions en 2027. L’accès généralisé au fichier Ficoba vise à faciliter le recoupement d’informations pour identifier plus facilement les comptes ayant une activité suspecte.

Une automatisation facilitée

Si cet accès accru entraîne une surveillance plus rigoureuse des comptes des retraités, il permet aussi d’automatiser certaines tâches administratives. Ainsi, il ne sera à l’avenir plus nécessaire d’envoyer un RIB lors d’un changement de compte bancaire ou d’une demande de retraite, simplifiant ainsi les démarches.

Rappelons que le Ficoba ne donne pas accès aux soldes de vos comptes, ni aux transactions effectuées ou aux prélèvements programmés. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) souligne également que ce fichier est mis à jour par les banques et que les données peuvent y être conservées pendant dix ans après la clôture d’un compte.