Ce lundi 28 novembre marquait le début du 3e et dernier cycle de concertations autour de la réforme des retraites, avec des rencontres entre le ministère du Travail et les partenaires sociaux qui débuteront dès ce jeudi 1er décembre.
Cette phase ultime est consacrée à « l’équilibre » financier des régimes de retraite. Sera notamment abordée l’épineuse question du relèvement progressif de l’âge de départ en retraite de 62 à 65 ans.
Pour rappel, cet âge de 65 ans ne constitue pas un dogme ; fin octobre, le Président de la République, Emmanuel Macron, avait en effet indiqué rester ouvert à une possibilité de départ en retraite à 64 ans à condition d’allonger en même temps la durée de cotisations.
Toujours est-il que ce report de l’âge de départ en retraite est contesté par les organisations syndicales, à commencer par la CFDT ; Laurent Berger, le secrétaire général de l’organisation, a ainsi indiqué ce lundi 28 novembre qu’un report de l’âge de départ causerait « beaucoup de conflits », dans un climat social délétère. « Est-ce que le gouvernement a vraiment envie de mettre le feu au pays et est-ce qu’il a envie de faire une réforme profondément injuste pour les travailleurs les plus modestes ? », a-t-il déclaré.
Même son de cloche du côté de Philippe Martinez, chef de file de la CGT. Il a déclaré hier qu’une très large majorité de la population était hostile à tout changement paramétrique qui aurait pour conséquence de relever l’âge de départ à 65 ans ou d’accroître la durée de cotisations requise pour pouvoir percevoir une pension de retraite à taux plein. « Cela présume de puissantes mobilisations si le gouvernement persiste », prévient-il.
Quant au Gouvernement, il justifie sa volonté de relever l’âge légal par un allongement de l’espérance de vie qui implique de devoir travailler plus longtemps.
S’appuyant sur les données de l’INSEE, les syndicats répliquent en indiquant que l’espérance de vie est beaucoup moins longue chez les personnes les plus modestes. Elle était, par exemple, de 15,8 ans pour les 5 % d’hommes présentant le niveau de vie le plus faible et de 21,8 ans pour les 5 % les plus favorisés, sur la période 2012-2016.
Courant décembre, la Première ministre, Elisabeth Borne, devrait présenter aux Français la réforme des retraites dans lequel figurera l’âge de départ à 65 ans, avant transmission au Conseil d’État. Début 2023, la réforme sera déposée en Conseil des ministres avant être débattue au Parlement.
