
Professions libérales : quels sont les statuts sociaux du dirigeant possibles ?
Concernant leur statut social, les professions libérales relèvent en principe du régime des travailleurs indépendants. Toutefois, lorsqu’elles exercent en société, elles peuvent être affiliées au statut des assimilés-salariés.
Attention, s’ils relèvent tous deux du Régime général de la Sécurité sociale, les assimilés-salariés et travailleurs indépendants conservent une couverture spécifique, des prestations et des cotisations propres à leur statut au sein de ce même régime.
Les professionnels libéraux peuvent exercer leur activité seuls ou avec des associés dans une société.
Il convient d’opérer une distinction entre :
- Les professions libérales réglementées
- Les professions libérales non réglementées
Qui sont les professionnels libéraux ?
Les professionnels libéraux sont définis par le code de la Sécurité sociale. Ils se répartissent schématiquement entre :
- Les professions réglementées, dans les domaines de la santé, du droit et du chiffre telles que : les notaires, les médecins, les pharmaciens, les architectes ou encore, les experts-comptables
- Les professions non réglementées, qui concernent toute personne exerçant une activité professionnelle non salariée, lorsque cette activité ne relève pas d’un autre régime de travailleurs indépendants (artisan, industriel, commerçant ou agricole). Ces professions sont en constante évolution, elles regroupent divers champs d’activité, notamment dans les domaines du conseil aux entreprises et aux particuliers
Parallèlement, l’Union européenne qualifie de profession libérale « toute profession exercée sur la base de qualifications professionnelles appropriées, à titre personnel, sous sa propre responsabilité et de façon professionnellement indépendante, en offrant des services intellectuels et conceptuels dans l’intérêt du client et du public ».
Article 29 de la loi n°2012-387 du 22 mars 2012 : « Les professions libérales groupent les personnes exerçant à titre habituel, de manière indépendante et sous leur responsabilité, une activité de nature généralement civile ayant pour objet d’assurer, dans l’intérêt du client ou du public, des prestations principalement intellectuelles, techniques ou de soins mises en œuvre au moyen de qualifications professionnelles appropriées et dans le respect de principes éthiques ou d’une déontologie professionnelle, sans préjudice des dispositions législatives applicables aux autres formes de travail indépendant. »
Professions libérales : quelle structure choisir pour exercer son activité ?
Les professions libérales peuvent exercer leur activité dans différentes structures. Ils peuvent choisir de travailler seuls ou d’évoluer au sein d’une société.
Exercer seul l’activité libérale
Pour exercer seul l’activité libérale, il convient de choisir l’une des structures suivantes :
- L’entreprise individuelle – EI
- L’entreprise individuelle à responsabilité limitée – EIRL
- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée – EURL
- La société par actions simplifiée unipersonnelle – SASU
L’entreprise individuelle et l’EIRL sont les formes les plus simples. Certaines activités libérales exercées en EI et en EIRL, permettent d’opter pour le régime micro-social simplifié.
À NOTER
Depuis le 16 février 2022 il n’est plus possible de créer d’EIRL ; cette forme de société disparaît au profit d’un nouveau statut unique, plus protecteur pour l’entrepreneur individuel.
Les professions juridiques et judiciaires et les professions de santé ne peuvent pas exercer dans une EURL, exception faite des pharmaciens et des biologistes.
Les professions juridiques, judiciaires et de santé ne peuvent pas non plus exercer sous forme de SASU.
Exercer son activité libérale en société
Pour exercer son activité libérale en société, avec d’autres associés, le professionnel a le choix entre plusieurs formes de structures. Certaines sociétés sont réservées aux professions libérales et d’autres, sont communes aux autres métiers (artisans, commerçants et industriels).
Les formes de sociétés réservées aux professions libérales
Les sociétés d’exercice libéral (SEL) et les sociétés civiles professionnelles (SCP) sont dédiées aux professions libérales. Pour améliorer leur fonctionnement au quotidien, les libéraux peuvent aussi constituer des sociétés de civiles de moyens (SCM).
La SEL regroupe plusieurs types de sociétés de capitaux. Elle est ouverte à certaines professions libérales réglementées et peut prendre les formes suivantes :
- Société d’exercice libéral à responsabilité limitée – SELARL
- Société d’exercice libéral à forme anonyme – SELAFA
- Société d’exercice libéral par actions simplifiée – SELAS
- Société d’exercice libéral en commandite par actions – SELCA
Comme la SEL, la SCP est réservée à certaines professions libérales réglementées.
La SCM est une structure juridique dont l’objet est de fournir des moyens en personnel ou en matériel à ses membres, en vue de l’exercice de leur profession.
Les autres formes de sociétés
Les libéraux peuvent aussi, sous conditions, exercer au sein d’une :
- Société en nom collectif – SNC
- Société anonyme à responsabilité limitée – SARL
- Société par actions simplifiée – SAS
La SNC est interdite aux professions juridiques et judiciaires ainsi qu’aux professions de santé, à l’exception des pharmaciens et des biologistes.
La SARL n’est pas autorisée pour les professions juridiques et judiciaires, les professions de santé (à l’exception des pharmaciens et des biologistes) et les entreprises d’assurance, de capitalisation et d’épargne.
Comme pour la SASU, la SAS n’est pas ouverte aux professions juridiques, judiciaires et de santé.
Quel régime social pour les libéraux ?
Selon le mode d’exercice de leur activité, les libéraux peuvent relever du régime social des travailleurs indépendants ou de celui d’assimilé-salarié.
Les libéraux qui exercent en entreprise individuelle ou en EIRL ou qui, en tant qu’associé unique dans une EURL ou de SELARL, exercent la fonction de gérant sont affiliés au Régime général de la Sécurité sociale en tant que travailleur indépendant.
Relèvent aussi du statut des indépendants :
- Les associés de SNC,
- Les gérants majoritaires de SARL ou de SELARL
- Les gérants de SCP
- Les dirigeants de SELCA
Le régime social du gérant de SCM est celui des travailleurs indépendants, sauf lorsqu’il n’est pas associé et qu’un lien de subordination peut être reconnu entre lui et la société. Dans la SCM, les associés sont rattachés au statut social dont ils dépendent au titre de leur activité professionnelle.
Le régime social des salariés, ou assimilés-salariés, s’applique aux dirigeants de SELAFA, de SELAS (ou de SAS) et aux gérants minoritaires de SARL ou de SELARL.